Rédaction, quand la négociation devient monnaie courante

Négocier les tarifs de rédactionDepuis quelques temps, j’observe au quotidien une pratique auparavant confidentielle : la négociation de mes devis. Un phénomène de plus en plus courant auquel j’ai voulu consacrer ce billet.

Il y a quelques jours, une dame m’a contactée pour lui concevoir un CV design. Je lui ai annoncé mon tarif et sans se démonter, elle m’a rétorqué : « Non, je ne prends que pour 25 euros. Les autres le font à ce prix-là, donc pourquoi pas vous ». Quelques semaines auparavant, c’était pour une correction de mémoire, où un étudiant m’a demandé pourquoi je ne corrigeais pas un mémoire à 1 euro la page comme tant d’autres.

Face à cela, on peut se demander d’où vient cette aptitude à la négociation. Est-ce mes clients qui veulent un travail de qualité au meilleur prix, ou est-ce le fait de certains professionnels qui n’hésitent pas à brader leurs prestations à des sommes dérisoires.

Je ne peux en vouloir à mes clients et je comprends parfaitement que faire appel à un écrivain public a un coût, parfois trop important pour de petits budgets. Mon incompréhension va plutôt vers ceux qui se bradent et qui sont prêts à tout pour arracher des contrats en proposant des tarifs indécents.

Que faire alors ? Depuis mes débuts, j’ai toujours choisi de maintenir le cap au niveau de ma politique tarifaire. Oui, je sais que mes prestations ont un coût. Oui, je sais que tout le monde ne peut pas s’offrir les services d’une rédactrice ou d’une correctrice. Oui, je sais que je pourrais multiplier les contrats en jouant le carte de la négociation à outrance.

Mais, je sais aussi que mon travail a un prix et que pour en vivre, je ne dois (et je ne veux) pas brader mes prix. Je sais aussi que je m’investis pleinement auprès de chacun de mes clients, car les satisfaire pleinement est mon moteur. Je sais enfin que je suis prête à passer le temps qu’il faut pour chaque commande pour que la qualité soit au rendez-vous.

Alors, même si les négociations systématiques font partie du jeu, elles ne font pas partie du mien. Faire une réduction pour un travail régulier, un client fidèle ou un gros volume, oui. Mais devoir baisser mes prix sans cesse pour conquérir le marché, je le refuse !

Et vous, quel est votre retour par rapport à cela ?

Il reste 9 commentaires Aller aux commentaires

  1. Carol /

    C’est la même chose pour les prestations de secrétariat et quand je vois les prix pratiqués par certaines, je me dis que certains ont raison de tenter leur chance. De mon côté par contre, je suis arrivée à un point où je préfère ne pas refusant que de brader mon travail, tout en consentant des remises à mes clients réguliers.

  2. Carol /

    Oups, refuser la mission je voulais dire 🙂

  3. Daniel /

    Pour ma part, c’est relativement simple : je ne réponds plus à ces marchandages.
    En tant que freelance, nous ne vendons pas que notre compétence mais principalement le temps que vous consacrons au travail qui nous est demandé. La compétence, le client peut l’acquérir mais pas le temps.
    N’entrez pas dans ce jeu qui ne vous apportera aucune satisfaction.

  4. Emmanuelle Virtual Papyrus / Auteur du Post

    Bonjour Daniel,

    Je partage pleinement votre avis. Le marchandage ne fait pas partie de mes pratiques. Je mise sur la qualité et cela engendre comme vous le dites du temps.

    Bonne journée.

  5. Emmanuelle Virtual Papyrus / Auteur du Post

    Bonjour Carol,

    Tu as raison, les prix dans le secrétariat sont incroyablement bas. Après, chacun son positionnement et le tout est sans doute d’en trouver un qui est satisfaisant pour nous.

    Bien à toi.

    Emmanuelle

  6. Bonjour,
    Pour illustrer votre idée de « ceux qui se bradent » j’ai vu très récemment lors de ma campagne d’affichage dans une fac une annonce proposant le tarif « défiant toute concurrence » (dixit l’auteur) de … 0,50 cts la page, à ce tarif-là, je ne vois pas très bien l’intérêt de travailler …
    Enfin, bon courage tout de même chère collègue..
    Claude

  7. Emmanuelle Virtual Papyrus / Auteur du Post

    Bonsoir Claude,

    C’est malheureusement très fréquent de voir de tels tarifs. Chacun son positionnement, mais ce ne sera jamais le mien !

    Bon week-end à vous,

    Emmanuelle

  8. Stéphane /

    Bonjour Emmanuelle,

    Je rencontre le même cas qui, heureusement, ne se répète pas trop souvent. Dans la mesure du possible, je refuse de brader mes services. Certains ne tiennent
    pas compte du temps passé à travailler sur leur projet.

    Tu avais déjà écrit un article à ce sujet. Un travail de qualité se paye. Comme tu l’as si bien dit, derrière l’écrivain public, il y a une entreprise. Les négociations systématiques ne devraient pas faire partie du jeu.

    Ceux qui cassent les prix ne peuvent pas vivre décemment de leur activité, ou ils faudrait un nombre de clients inatteignable. Soit ils sont en dehors de la réalité, soit ils font ça en « dilettante » avec un autre travail derrière.

  9. Séverine /

    Bonjour Emmanuelle,
    Oui, le marchandage est de plus en plus fréquent, malheureusement. Je rejoins tout à fait le point de vue de Stéphane. Je ne baisse pas non plus mes prix, car je tiens à pouvoir vivre de mon travail… Je constate également que certains souhaitent un travail effectué gratuitement, une aide « généreuse ». Hum… J’avais écrit un article sur ce sujet, tellement cela m’avait agacée.

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