L’écrivain public, une plume modulable

Être écrivain public implique nécessairement que l’on sache écrire sur un ou plusieurs types de supports. Or, écrire pour soi ou rédiger sa propre correspondance est pourtant bien différent d’écrire pour les autres. On doit alors se fondre derrière l’autre ; laissant de côté son style et sa fierté. Pourquoi n’existe-t-il pas une seule façon d’écrire ? Pourquoi le rédacteur doit-il en permanence adapter son style à son contenu et à ses clients ?

Une multitude de styles pour l’écrivain public

Si l’on devait comparer la plume d’un écrivain public à un tempo, autant dire que celui-ci serait rythmé et changeant ! En effet, l’une des bases du métier de rédacteur est de savoir adapter continuellement sa façon d’écrire au besoin d’un client et au support utilisé.

Il va sans dire qu’il est inimaginable de rédiger une lettre de motivation de la même manière qu’un communiqué de presse car les codes et les objectifs sont différents. Quand la première doit valoriser des compétences, la seconde vise à véhiculer une information, un message. Quand la première nécessite un style plutôt conventionnel, la seconde permet plus d’émotion ou un discours plus incisif. Il est donc important de bien connaître les codes de chaque support pour adopter le juste ton.

Écrire pour soi ou pour les autres ?

L’autre point important pour exercer cette profession est de déterminer si l’écrivain public doit ou non faire sentir sa présence et marquer son empreinte derrière chaque écrit.

La réponse est bien évidemment négative, puisque le rédacteur doit se fondre derrière le client et faire en sorte que ce dernier puisse s’approprier l’écrit qu’il a commandé. Il m’est souvent arrivé de m’entretenir avec des clients qui avaient quelques appréhensions et qui avaient peur de ne pas se reconnaître dans la lettre ou le texte que je devais formuler. Il est évident que le style et la syntaxe sont améliorés, mais il ne s’agit pas pour autant de dénaturer un document.

En résumé

Les règles d’or de ce professionnel de l’écrit sont en somme très simples et ses missions pourraient se résumer ainsi :

Écrire, mais sans jamais oublier que l’on ne travaille pas pour soi mais au service de quelqu’un.

Arriver à rédiger un texte de qualité, sans pour autant mettre absolument en avant sa personnalité ou son propre style.

Écouter le client enfin, tenter de percer sa personnalité et ses attentes pour s’adapter encore et toujours à lui.

Finalement, pour véhiculer les messages qu’on lui confie, l’écrivain public doit apprendre à rester dans l’ombre et à modeler sa plume au gré de ses clients et des supports qu’on lui propose ; une ombre bien légitime qui n’en est pas moins très valorisante !

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